On l’a dite exotique, évadée d’un cirque, domestiquée, hybride, menée par un maître guide, sauvage à ne pouvoir mettre en cage, aimant croquer demoiselles et enfants, et au bout du compte toujours mystérieuse.
Elle a fait la réputation du Gévaudan et de son mortel Mont-Mouchet, elle est partout sur les places, les squares, les logos, les affiches, les livres, les films et surtout dans l’imaginaire des gens.
À Saugues, au Malzieu, à Marvejols, Saint-Chély, Saint-Didier, Auvers, En images elle est collectionnée, imaginée, interprétée, dessinée, peinte, sculptée de bois, de pierre, de résine, de bronze, d’acier.
Depuis plusieurs semaines elle est aussi sur le versant sud de la montagne, à Paulhac-en-Margeride. Vous avez compris, c’est la Bête.
Une bête créée de toutes pièces de fer, par un ferronnier serrurier, originaire du village, Marcel Comte.
De très belle facture, finement travaillée, on comprend par un passionné, de son métier, de son pays, de son emblème.
L’artiste l’a offerte à la municipalité, pour qu’elle soit exposée sur la place du village, où en son temps de ravages elle a dû passer, sournoise derrière l’étable, le fayard multicentenaire, libre ou retenue, pour aller rejoindre son antre, son maître, là-haut vers la Sogne, l’ancienne mine.
Elle est même sur les armoiries de la commune créées il y a une vingtaine d’années, en fait l’écu en porte deux comme pour suggérer qu’il y en ait eu plusieurs..
Elle, elles, n’a pas fini de nous, de vous faire parler, écrire, dessiner, et c’est tant mieux !
