Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger, Sieur Du Hamel, fils de Jean Baptiste Nicolas Du Hamel et de Marie Angélique Filleux, est né le 6 février 1732 en la ville d'Amiens (Picardie)
Il débute sa carrière militaire le 11 février 1747 lorsqu’il est incorporé dans le régiment d’infanterie de Laval. Cette unité est alors stationnée à Condé-sur-L'Escaut (Nord-Pas- de-Calais, sur le cours de l'Escaut dans la banlieue de Valenciennes). Son colonel propriétaire, depuis le 22 août 1743, n'est autre que le brigadier Guy André Pierre de Montmorency, Duc de Laval.
Duhamel quitte ce régiment lors de sa réforme en 1749.
Le 1er octobre 1756, Duhamel intègre le régiment de cavalerie de Royal-Roussillon (unité régulière de la ligne) en tant que cornette : porte-étendard d'une compagnie de cavalerie.
Le 16 mai 1758, le sieur Duhamel est nommé aide-major d'infanterie dans le corps de troupes légères des Volontaires de Clermont-Prince. Duhamel y obtient le rang de capitaine le 15 décembre 1758.
Le premier mars 1760, il est nommé capitaine aide-major d'une compagnie de cavaliers (surnommés « dragons » depuis 1759) de ce régiment mixte.
Vers l'automne 1763, les compagnies montées de ce régiment Clermont-Prince sont stationnées et réparties en Languedoc, telle la majorité des compagnies des Légions et des Volontaires dont on ne savait plus trop quoi faire sur la frontière Est à la fin de la Guerre de Sept Ans. En octobre 1764, les quatre compagnies montées des Volontaires de Clermont-Prince sont toutefois cantonnées entre Langogne et Pradelles.
C'est durant ce cycle automnal que surgit sur le secteur de Langogne une bête dévorante qui s'en prend aux humains. Les cavaliers et leurs collègues démontés sont alors sollicités par les autorités locales pour participer à sa traque et aux battues.
Le 14 octobre 1764, un officier bien en Cour en la personne du capitaine d'état-major Duhamel, qui s’est porté volontaire pour traquer l’animal, reçoit l'ordre du lieutenant-général (général de division) Comte Jean-Baptiste de Marin de Moncan, commandant en second des troupes de la province du Languedoc à la suite du Duc de Fitz-James, de se porter à la poursuite du monstre anthropophage.
Six semaines plus tard, après avoir entendu le témoignage de la jeune et courageuse fille de Civergols qui a victorieusement combattue une bête le 18 décembre 1764, Duhamel et ses hommes se retrouvent sur le secteur du bois de la Baume le 22 décembre, non loin du château du même nom, où la bête a été signalée. Soudain, le capitaine voit la bête, la visualise dans le canon de son fusil d’ordonnance, mais trois de ses cavaliers (dont son trompette) qui ne l’ont pas remarqué en embuscade et qui ont aussi aperçu l’animal, lui coupent accidentellement sa trajectoire de tir.
Duhamel vide son son fusil à perte car son coup de feu est imprécis, la bête a bougée. Son ordonnance, restée en arrière avec les chevaux, lui passe sa monture en toute urgence. Duhamel part précipitamment au galop pistolet au point mais se trompe de chemin dans le bois. Deux de ses fourriers ont par contre pris le pas de la bête. Ils vident en sa direction leurs quatre pistolets, en vain, elle est déjà trop loin. Il la poursuivent, leurs redoutables sabres germaniques de hussards au poing, mais elle conserve suffisamment de distance avec ses traqueurs pour qu’ils ne puissent la sabrer.
Suite à ce fiasco cynégétique de Duhamel et ses soldats aux bois de la Baume, Le Comte d’Eu, gouverneur de la province, leur ordonne de regagner leurs quartiers à Langogne pour le 27 décembre. Pour justifier ce renvoi, le gouverneur prétexte que leur emploi coûte bien trop cher à la communauté.
En janvier 1765, le Gouverneur d’Eu signale à travers un courrier la présence d’une deuxième bête se déplaçant sur le secteur de Saint-Poncy, provenant possiblement de la Haute- Auvergne. Dans un même temps, la première bête sévit toujours dans la région de Saint-Flour.
Devant la recrudescence des attaques, le gouverneur de la province n’a pas d’autre choix que de rappeler Duhamel et ses cavaliers qui reviennent à Saint-Chély-d’Apcher le 10 janvier 1765, avec toutefois un effectif de cavaliers plus restreint que lors de la précédente période. Confrontés aux affres du mauvais temps, au manque de volonté des paysans pour marcher aux battues le ventre vide, les soldats demeurent inefficaces sur le terrain.
A cette époque, le capitaine Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger Duhamel espérait encore vaincre ces bêtes dévorantes comme il le laisse entendre dans ses correspondances.
Après maintes battues et multiples chasses infructueuses effectuées depuis décembre 1764, et une situation d'échec découlant principalement de la désertion des gens du Prince de Conti lors de la grande battue générale du 7 février 1765, le capitaine aide-major Duhamel et ses cavaliers sont congédiés du champ d'action sur ordre du Comte d’Eu (gouverneur de la province) le 7 avril suivant.
Date de décès inconnue à ce jour.
Illustration & texte Patrick Berthelot
Plaquette diffusée gratuitement par son auteur, Patrick Berthelot. Utilisation commerciale interdite.
Vous pouvez visualiser en ligne ou télécharger ce document en cliquant sur l’icône ci-dessous