Aumont-Aubrac est situé au nord-ouest du département de la Lozère, aux confins des pittoresques monts granitiques de la Margeride et des immenses plateaux basaltiques de l'Aubrac.


Les origines d’Aumont-Aubrac sont obscures. D’après les premiers documents connus, le village existait déjà vers l’an mille et se serait formé autour d’un prieuré fondé par les Barons de Peyre. Au Moyen age, le village s’étendait de l’église à l’actuelle mairie. La ville moderne s’est développée le long de la R.N.9.


Une tradition voudrait qu'Aumont ait été bâti au XIème ou XIIème siècle autour d'un prieuré construit par les moines d'Aubrac. Mais ces derniers se sont peut-être implantés au milieu d'une population déjà sur place, ainsi que cela s'est déjà passé en d'autres lieux, il suffisait que l'un ou l'autre seigneur d'un fief leur fasse cadeau du territoire, avec rentes et cens. Il semble que ce soit précisément ce qui s'est passé ici, car une famille possédait tout le territoire. Ainsi nous trouvons déjà en 908 un Guillaume de Peyre, évêque gabalitain qui aurait christianisé la région. Ensuite un acte nous annonce que Bertrand et Robert de Peyre donnent des terres et villages au prieuré de Monastier qui fût fondé en 1061 par Adelbert Ier et son frère Astorg de Peyre.


C'est ainsi que plus tard nous trouvons dans les notes des délibérations du Parlement de Toulouse,un acte daté du 22 août 1538 faisant état du maintien d'un certain Philibert Dubley dans la possession du prieuré de St Etienne d'Haumont au diocèse de Mende! La supposition selon laquelle des moines auraient pu s'implanter dans une cité déjà existante est valable mais je pense que dans ce cas précis, la cité était Aumont-Aubrac laquelle fut dominée par le prieuré comme cela se passait à cette époque et il ne faudrait pas s'étonner de découvrir un jour que ce nom existe dans cette région grâce à notre saga familiale.


Nous verrons au cours du récit qu'il ne faut pas écarter cette idée à priori insensée sans doute, mais il faut savoir que des croisés sont passés par là pour aller en Terre Sainte et qu'à la même époque un Haumont est présent non loin de là. Par la suite, pour compliquer encore un peu les données du problème, nous trouverons des Galabert de la Peyre et d'Haumont. Jusqu'au XVIIIème siècle, on utilise le nom ancien, Almont. Altus Mons se trouve néanmoins cité sur d'anciens parchemins. Rappelons que jusqu'au XIIème siècle, le latin seul est usité pour tous les écrits. Altus Mons, montagne haute. Rien ne semble justifier cette appellation, car aucun mont des alentours ne paraît dominant. La seule possibilité pourrait être l'ancienne capitale gallo-romaine, Gagalum, actuellement Javols, sis au bord du Triboulin et situé à 6 ou 7 kms d'Altus Mons qui se trouve être un plateau dominant. Ici passait la Via Agrippa...


Grâce à divers recoupements, et par analogie, on ne peut donc pas prétendre qu'Aumont existait à l'époque romaine sous ce vocable, pas plus d'ailleurs qu'on ne puisse affirmer que ce plateau existait normalement ou créé de la main de l'homme.


Sur un acte de 1261, on pouvait lire: "Parochia Sainte Stephani das Almon".


Au XIVème et XVème siècle, ville d'Almont. Donc à ce moment, Aumont existait et avait même une église. D'après Monsieur Durfort (1966), cet Almon serait dérivé d'un nom propre germanique Almunt (1966). Laissons le à ses rêves, la généalogie Aumont nous apprend qu’il se trouve effectivement bien des Almunt en Allemagne, mais dérivés des nôtres, car latins. Sans aller chercher aussi loin une origine hypothétique, optons plutôt pour une origine bien française, Aumont. Curieusement, certaines pierres conservées à Aumont sont des sortes de svastikas stylisés des premiers temps mérovingiens. (ceci explique peut-être cela) Les ancêtres vivaient surtout de la laine de leurs moutons, alors filée et cardée dans toutes les chaumières. On sait qu'il restait encore dix tisserands en 1697 à Aumont.


Aumont-Aubrac possède sa légende, son histoire. Elle trouve sa place dans le cadre de cette étude et partage avec les autres lieux de France partant d'Altus Mons, une origine aussi lointaine, un passé si riche, qu'il serait bien dommage de voir se perdre ce patrimoine.