Mar 272015
 

Logo livreJusqu’ici plutôt habitué au polar façon 19e siècle, le dessinateur belge Hamo (« Noirhomme » pour Casterman, « Special Branch » chez Glénat) change d’époque pour se lancer sur les traces de l’effrayante et bien réelle Bête du Gévaudan, qui terrorisa les campagnes de la Lozère d’antan, de juin 1764 à juin 1767.

Le scénariste Aurélien Ducoudray (« The Grocery » pour Ankama, « Amère Russie » chez Bamboo) a concocté pour ce premier tome du diptyque « La Malbête » l’alliance inattendue de deux hommes contre cette menace indicible : en 1765, Antoine de Beauterne, porte-arquebuse de Louis XV, découvre un pays confronté à toutes les horreurs. Barthélemy, un adolescent habile à la fronde, accepte cependant de devenir son palefrenier, malgré l’exécution par ordre royal de son père protestant…

La Malebête - Tome 1

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En couverture, les lecteurs découvrent tout d’abord un titre simple renvoyant explicitement aux atmosphères fantastiques : la typographie (similaire au lettrage gothique) classera ainsi d’emblée le récit dans le genre du roman gothique (né en Angleterre avec « Le Château d’Otrante » d’Horace Walpole… en 1764), lui-même précurseur du roman noir et des diverses histoires criminelles auxquelles l’affaire de la Bête du Gévaudan finira par être apparentée. « La Malbête », digne de ces mystères du passé, suggère à la fois le monstre imaginaire mis en scène dans les récits merveilleux et médiévaux, et la bête cruelle que la faim ou la rage fera sortir des bois, la poussant à dévorer tout ce qu’elle rencontre. En témoigne également l’adjectif de l’ancien français malebeste, venant désigner celui ou celle dont on doit se méfier, ou redouter les diableries.

 

Perçu en plongée, le dénommé Antoine de Beauterne avance sur sa mule, accompagné de son jeune aide (Barthélémy), ce dernier étant pieds nus et tenant un long bâton. Beauterne, bien que plus âgé et plus expérimenté, n’est visiblement pas plus rassuré que l’adolescent (supposé novice) qui est à ses côtés. Le long fusil (encore emmailloté à l’arrière du cheval) sera-t-il de fait utile contre la gigantesque gueule noirâtre apparaissant à l’arrière-plan ? Car, ombre parmi les ombres de cette forêt morte et décharnée, maléfice hantant l’antichambre des Enfers, créature digne des dragons, cerbères et autres loups des récits de la peur, la Bête est partout et invisible à la fois. Quelque part – prête à tuer – «en Gévaudan», comme le suppose le titre de ce premier album…

La Malebête - Tome 1

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 Posted by at 11h56

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